Palenque – Mérida

Le matin de Noël, on est partis tard de Palenque (à 10h05 précisément), après quelques appels familiaux en profitant du WiFi de l’hôtel. Ça n’a l’air de rien 10h05, mais pour faire une soixantaine de kilomètres au cagnard, c’est beaucoup trop tard; mais ça, on ne l’avait pas encore appris. C’est en pédalant jusqu’à Chablé qu’on a commencé à comprendre que le soleil et ses rayons de chaleur allaient nous accompagner ces prochains jours. Jusque là, il était présent mais pas de manière aussi intense; il fait plus de 30°, humide, et sans ombre; on n’est pas habitués! On est donc arrivés dégoulinant à Chablé (salut les Valaisans!), juste après avoir passé la « frontière » entre le Chiapas et le Tabasco.

Après un petit détour, on se retrouve devant cette église, ça valait le coup!

Le lendemain, on pouvait faire 50 ou 90 km (en fonction des hôtels trouvés sur Google Maps – pas très envie de dormir sous tente par cette chaleur). On a mis le réveil pour 6h35, confiants que ça allait le faire, que vraiment au piiiiire on ferait que 50km mais quand même on était bien cap de faire les 90. Finalement… Pas. Arrivés 10h40, on fait le point. On est cuits par le soleil mais ça nous embête de nous arrêter qu’après 50, trop fiers pour ça. Mais aussi, on se demande bien comment on va passer l’après-midi. Vu qu’on voit passer beaucoup de bus, on se dit qu’on pourrait en prendre un pour nous emmener jusqu’à Escárcega, histoire de nous sortir de la brousse. Il paraît que le prochain passe à midi (les sites de bus sont inutiles, tout comme les panneaux d’horaires puisqu’ils n’existent pas); on demande dans un magasin, où quelqu’un appelle « la personne qui sait », puis on croise l’info avec la famille qui semble être à demeure dans l’arrêt de bus; l’info semble fiable! On décide de l’attendre en ayant conscience qu’à chaque minute qui passe, l’atmosphère se réchauffe et que ça sera encore plus dur pour repartir à vélo, si on finit par le faire. Un premier bus passe à l’heure dite mais il est plein. Le chauffeur nous assure qu’il est suivi par un autre véhicule. On attend donc encore 20 minutes, gesticulons pour faire comprendre qu’on veut qu’il s’arrête et re-tentons notre chance. Pas de bol, il est aussi plein. Il paraîtrait qu’il y en a un autre à 14h.
Vu l’heure, la chaleur et la fatigue, on finit par jouer « défensif » (merci J+S pour l’inspiration) et nous résignons à rester à El Aguacatal. Par chance, un des deux hôtels sur Google Maps est ouvert et nous propose une chambre. Ça tombe bien, on dirait que Margaux a pris une bonne insolation et passe l’après-midi et la nuit à tenter de dormir entre ses coups de chaud et de froid.

Le lendemain, le réveil, fixé à 5h45 pour tenter de nous faire partir 45 minutes plus tard, ne sonne pas. C’est Margaux qui se réveille à l’heure du soi-disant départ grâce aux premiers rayons du soleil. Tant pis, on part à 7h15 en se disant qu’on a quand même gagné une demi-heure par rapport au matin d’avant (vous suivez?). On roule jusqu’à Mamantel à 65km de là, mangeons, trouvons une chambre et acceptons que l’après-midi soit consacré à un certain repos et au téléchargement de podcasts. Vu que le modeste WiFi n’arrive pas jusque dans la chambre, il faut se mettre dans le hall, qui est une sorte de serre. On se relaie pour faire ce qu’on veut tout en supportant la télévision allumée à coin un étage plus bas. Il semblerait que le son a été maintenu toute la nuit parce qu’au réveil, à 5h35 (on l’avance graduellement, je crois que vous avez remarqué), la télé résonne encore.

Ce lundi, on a que 40 km à faire pour arriver à Escárcega. Qu’est-ce qu’ils sont longs et pénibles! Il fait déjà 20 degrés à 7h du mat et on apprend que si la région est habituée aux chaleurs, elle se trouve dans une pleine vague de chaud, chic. Le plan est de terminer la journée en prenant un bus pour Campeche, histoire de faire une pause vélo. On reste dans cette ville connue pour être la seule ville fortifiée du Mexique. On va profiter d’une journée de break pour aller voir un spectacle « son et lumière » sur cette forteresse et l’histoire de la ville, buvons un délicieux chocolat chaud et mangeons une vraie salade depuis un mois. « Il n’y a pas de petits bonheurs! »

Les animations de Noël par la Police locale, c’est quand même quelque chose!

Le 30 décembre, on est sur la route à 6h45 avec deux options: pédaler 40 ou 60. Vu qu’on arrive pas trop naze au premier arrêt, on enchaîne pour le deuxième à Hecelchakán. Une partie de l’astuce, en plus de comprendre qu’il faut partir tôt, est d’écouter des podcasts. La route est bonne, plate, pas très intéressante et avec peu de trafic, c’est donc parfait!

Le dernier jour de l’année, on pédale encore avec cette fois un départ en même temps que le lever du soleil. C’est qu’on doit faire 80 km pour arriver à Muna. C’est le début de notre crochet puisque depuis là on compte laisser Melvin et Arion un jour pour se rendre à Uxmal, l’un des sites mayas importants de la région. On atterrit dans une petite chambre à l’étage qui possède un ventilo et une climatisation bruyante. L’eau chaude est en option mais on est content d’être arrivés. Pour fêter le dernier jour de 2021, on mange « chinois »: des nouilles, des légumes un peu différents des habituels mexicains et évidemment de la viande (manger végétarien est un vrai défi ici!). On discute aussi avec des chauffeurs de taxi et on fixe un rendez-vous pour le lendemain vu qu’aucun bus ne va jusqu’à notre destination. Couchés avant le passage officiel à l’an 2022, on se réveille à 7h pour se rendre à Uxmal. Malheureusement le chauffeur de taxi n’est pas là. Après un petit quart d’heure à attendre, on se rend à nouveau vers la zone de taxi où quelqu’un est d’accord de nous emmener.

Uxmal – Les aberrations des sites touristiques

Le site d’Uxmal est très beau avec une première « pyramide » impressionnante sur laquelle le visiteur tombe dessus directement; la « pyramide du Magicien ». Depuis l’esplanade du « Palais du Gouverneur », la vue est magnifique. Malgré toutes ces beautés, des éléments de la visite nous laissent un goût amer: le prix de l’entrée à plus que doublé depuis 2017, il est interdit de se balader avec nos petits sacs à dos et une partie des esplanades et monuments sont fermés au public. Limiter les accès à de grands espaces ouverts pour cause de COVID nous paraît assez absurde mais on tente de les suivre.

Autre grand malheur pour nous, le musée du chocolat (fondé par des belges à côté de l’entrée du site) est fermé le 1er janvier, bye bye la dégustation. De retour à l’hôtel, on pratique notre activité usuelle: faire des recherches pour la suite puisque les restrictions COVID des pays qu’on envisage pour la suite nous donnent des maux de tête.

Premiers hôtes Warmshowers du Mexique

Des hôtes heureux et des voyageurs fatigués

Le 2 janvier, nous sommes de retour sur les vélos avant le lever du soleil. Dans la première demi-heure, Margaux parvient à déjà faire son premier pneu plat de l’année, ça tient du talent! Tenaces, on arrive à Mérida, capitale du Yucatán, chez Vikka le jour-même. Sa maison est chaleureuse, à son image. Ses filles adultes Karla et Naomi sont dans la cuisine. Quelques heures plus tard des amis de Vikka vont venir manger à la maison; on accepte évidemment d’être de la partie. En attendant, on profite de la fin d’après-midi pas trop chaude dans Mérida pour se balader et chercher un petit présent à ramener pour la soirée. Le soir, on rencontre ses fameux amis: ce sont en fait trois Canadiens dont un couple qui habite à l’année depuis quatre ans dans le même quartier et qui se débrouille relativement bien en espagnol (avec un bon accent), et une amie venue pour quelques jours (qui capte encore moins bien la langue que Margaux). Ambiance donc particulière avec Vikka la Mexicaine qui invite et sert ses invités qui sont un peu vites passés à l’anglais. On est un peu gênés. Heureusement, son excellent cocktail de Mezcal (la Tequila non-AOC du coin) nous aide à nous détendre et revenir à l’espagnol. On a aussi le plaisir de rencontrer son compagnon, Claudio, rentré tard de la pizzeria où il travaille. C’est un drôle de personnage! Il est parti de son Italie natale il y a quelques années pour faire Mexique-Ushuaia à vélo. Il s’est fait héberger en Warmshowers par Vikka et est tombé amoureux. Il l’a rejointe à la fin de son aventure et vit désormais avec elle. C’est un couple très sympa et curieux; ils nous posent de nombreuses questions sur la Suisse et notre ressenti du Mexique et de ses habitants. Voici d’ailleurs notre « interview » (on était un peu nazes et timides, vous allez vite le voir). C’est aussi sur cette vidéo que vous verrez notre grand départ de Mérida pour Progresso et Cancún. On vous raconte ce tracé tout bientôt :-).

Totaux (au Mexique)
  • 803 km à vélo
  • 2129m de dénivelé positif cumulé
  • 895km en bus
  • pneus crevés: 2 pour Margaux et 0 pour Didier

Puebla – Palenque

Puebla la baroque, c’est comme cela qu’est décrite cette ville du centre du Mexique. On oublie assez vite après trois jours de déambulation mais à y regarder de plus près, ça saute aux yeux! La cathédrale est énorme, les rues bien quadrillées et des éléments d’architecture européenne bien visibles.

La Malinche

Un autre truc marquant, surtout en arrivant, ce sont les volcans alentours. Ils nous ont bien titillé à nous regarder depuis leurs hauteurs du coup on a décidé de rejoindre le sommet de l’un d’eux: la Malinche à 4’420 mètres d’altitude. Il y a plusieurs façons d’y aller. Celle que nous avons finalement choisie est l’aventureuse (bien plus au retour qu’à l’aller, vous allez voir). On aurait pu se lever à 5h et prendre trois bus et arriver à 9h (comme suggéré par ce post TripAdvisor), on décide finalement de faire appel à « Didi », la concurrence chinoise d’Uber, dispo dans la région. En théorie c’est tout simple, mais en pratique on finira par poireauter 30 minutes à espérer qu’un conducteur veuille bien de nous. C’est qu’il faut en tout cas une heure de route pour arriver au début de la marche, de même que les poumons bien en forme puisqu’on passe déjà de 2’100m à 3’100m. Équipés comme on peut (bonnes baskets avec dans le sac bien trop d’habits chauds), on attaque la montée pour le moins posément; l’objectif est de s’habituer à l’altitude. Mais hormis le manque d’oxygène, le chemin est assez facile, du moins au début. Un peu moins par la suite où ça grimpe raide et ça glisse. Pas vraiment de balisage, mais y’a pas mal de monde qui monte, y’a qu’à suivre. La dernière partie, depuis environ 4’000m, c’est de la grosse caillasse!

On est surpris par le monde et son équipement; des familles et autres touristes en goguette se baladent et semblent vouloir monter jusqu’en haut avec une petite bouteille d’eau et un accoutrement qu’on considère « de ville »: petites baskets, jeans, un pull. On a un peu peur pour eux mais on continue de monter en se demandant si ça n’est pas nous qui sommes sur-équipés (doudoune dans le sac quand même). Puis passent les groupes « guidés », armés de casques et de piolets, apparemment en acclimatation pour d’autres expéditions plus ambitieuses. Le contraste est saisissant.

On arrive vers 14h, après 4 heures de montée. Dur. On ne pensait pas que ça allait nous prendre autant de temps. Vu que le dernier bus part à 17h, on trace la redescente. Grâce à deux bouts de bois trouvés au sommet, on fait la chèvre: on gambade « droit en bas », en mode « ski sur cailloux » puis sur sable. Didier est très à l’aise, Margaux l’est de plus en plus. Ça paie: deux heures après on est en bas avec le temps de boire un café avant de sauter dans le minibus. Ce collectivo a 16 sièges mais ce n’est pas le nombre de places assises qui fait foi, seulement le nombre de personnes qui peuvent y être casées. On en compte environ 22 dont un grand de bien 1m90 plié presque en deux. Trois quarts d’heure plus tard, on s’extrait de l’engin pour rejoindre un nouveau terminus. Là, on prend un plus grand bus qui devrait prendre une heure pour rejoindre le nord de Puebla. On est confiant! Vu le trafic, qui n’inquiète pas le conducteur qui entre le dépassement de deux voitures trouve le temps d’écrire deux-trois messages sur son téléphone, et le nombre d’arrêts pour prendre et déposer des gens, on passe finalement deux heures trente dans le bus bondé; mais au moins on était assis. Le dernier trajet en bus local de 20 minutes paraît très court en comparaison.

Bilan des opérations, « porte-à-porte »:

  • Aller: 1h30, 335 $MX
  • Retour: 3h30, 190 $MX

Bref. On a fait notre premier 4’000! On va le payer sur une semaine de courbatures, mais ça en valait la peine!

Jusqu’à Orizaba

Après une journée de flânage en clopinant, on repart finalement en direction d’Orizaba, où on espère retrouver Valentine et Philippe pour passer quelque jours ensemble, dans une rencontre « à l’autre bout du monde » assez improbable. On apprend à rouler avec les masques chirurgicaux, pour essayer de limiter l’entrée de gaz d’échappement dans nos poumons. Les étendues sont vastes, partagées entre usines de ciment, carrières de marbre et agriculture souvent manuelle (mais parfois intensive). On crèche une première fois dans un hôtel très propret à Tecamachalco, puis dans un AirBnB complètement improbable où c’est la famille de l’hôte qui nous accueille, puis essaye de nous vendre l’accès WiFi, où la douche est prise chez les voisins. Bref, on a eu un lit, mais on n’a pas traîné là.

Le dernier jour avant Orizaba, on roule sur une vaste plaine sous le « Pic d’Orizaba », le plus haut sommet mexicain (5675m), puis on plonge sur l’agglomération de Ciudad Mendoza et Orizaba, par une descente de 1’500m sur l’autoroute, entre camions de transport de briques aux freins moteurs bruyants et les sorties d’urgences si les freins arrivent au bout. C’est une journée assez facile, mais la bande de droite d’une autoroute, ça demande toujours de la concentration. Pas mécontents d’arriver!

Les quelques jours avec Valou et Philou sont passés entre balades dans le zoo public un peu triste et pathétique, ascension de la colline locale et « festival » de café, pain et chocolat. Didier et Philippe tentent aussi de compléter la suissitude de Margaux et Valentine en les faisant travailler leurs compétences au Jass. (Disons simplement qu’il va falloir se revoir. 🙂 )

Mais de notre côté, on essaie surtout de choisir notre plan pour la suite:

  • remonter l’autoroute, bifurquer vers le Sud, sur Tehuacan, puis Oaxaca
  • prendre le bus pour Oaxaca
  • rejoindre la côte, puis l’est du pays
Ça passe!

On finit par opter pour le bus, pour Veracruz, sur la côte du Golfe du Mexique; partir vers Oaxaca nous aurait « coincé » dans ce grand état, avec au moins 5-6 jours de vélo pour la côte Pacifique, qui nous attire finalement peu. Mais du côté de Veracruz. le manque de logements anticipé pour jalonner le trajet nous pousse finalement à prendre le bus, même si on appréhende un peu la logistique d’y caser nos vélos.

Veracruz

On arrive donc en fin d’après-midi à Veracruz, ville côtière, destination des touristes mexicains. On visite leur fort (mal foutu) et on flâne dans la ville, tout en continuant à réfléchir à la suite, en gardant en tête que Noël approche: les logements risquent d’être plus compliqués durant cette période.

Après la bonne expérience du bus pour Veracruz, tous confiants, on repart en bus de nouveau vers Villahermosa, puis Palenque, en espérant que notre correspondance se passe bien. Après 7 heures de bus, désillusion à l’arrivée à Villahermosa où il devient rapidement clair que le minibus affrété pour notre horaire ne fera pas rentrer nos vélos. Deux heures d’attente plus tard, on retrouve un autobus de taille normale, et finissons par arriver à Palenque à 20h, fourbus de tant de bus. On y a finalement réservé un joli hôtel pour 3 nuits, histoire d’être tranquilles pour Noël et les appels anticipés à la famille.

On passe le 23 à se rendre aux ruines maya de Palenque, un magnifique ensemble de structures de cette civilisation. L’accès est un peu ridicule: un collectivo jusqu’à la caisse, puis il faut en retrouver un autre pour atteindre la seule entrée restée ouverte, au sommet du site (1.5 km plus loin). La zone, bien qu’étant conservée de manière insuffisante, présente d’impressionnant bâtiments et les vues des ces immenses structures, lovées dans une luxuriante jungle, sont vraiment belles.

Nous sommes repartis de Palenque le jour de Noël, à vélo cette fois! Dans le prochain épisode: Didier & Margaux à l’épreuve du soleil du Tabasco.

Totaux (au Mexique)
  • 363 km à vélo
  • 1836m de dénivelé positif cumulé
  • 746km en bus

San Diego – Mexico City – Puebla

Le passage des États-Unis vers le Mexique a été épique. Après des heures de bricolage pour faire rentrer Melvin et Arion dans leurs cartons (plus courts que ceux de Genève-Aéroport; béni soit Swissport), on a mis le réveil à 5h15 pour une journée de voyage. Elle a bien commencé avec l’arrivée de notre super Warmshower Chris qui nous a déposé à la passerelle CBX, avec du café. Les galères ont démarré après. Pour arriver jusque dans l’aéroport de Tijuana, il faut emprunter un long tunnel de plusieurs centaines de mètres ponctué par quelques arrêts de sécurité. Un chariot a roulette est capital vu qu’on se déplace avec des cartons, lourds (et sans roulettes). Le précieux a été trouvé au fond d’un parking après 35 minutes de recherche effrénée. Au dernier arrêt avant d’entrer dans l’aéroport mexicain, un employé nous propose son aide. On accepte après avoir refusé deux fois. On a eu raison: une fois la porte franchie côté Tijuana, on se retrouve dans une fourmilière humaine. L’aéroport est plein comme un œuf, des queues dans tous les sens, des gens et des avions en retard, ça ne parle qu’espagnol fort, et on n’est pas très en avance non plus (en cause, la recherche de chariot). Les deux cartons de vélo sur un diable, l’employé d’aéroport se fraie un chemin et nous rappelle de le coller pour ne pas le perdre. On dépasse plein de monde et nous retrouvons finalement à la dépose des objets volumineux. Il nous amène ensuite vers la sécurité mexicaine. On est gêné mais heureux du résultat, le vol est censé partir dans 45 minutes. On lui file un pourboire vu qu’il le demande (rien n’avait été convenu avant mais on décide de ne pas négocier, il nous a bien aidé!).

La sécurité passée et nos 4 yogourts neufs embarqués par les agents, on apprend que notre vol a deux heures de retard. On attend en mangeant un burrito quelconque et embarquons. Quelques heures plus tard, nous arrivons à Mexico City. Après 1h30 de remontage de vélos (c’est quand même bien plus facile dans ce sens-là!), nous sommes prêts à partir. Vu la complexité des différents transports publics, on décide finalement de rouler jusqu’à notre auberge de jeunesse. En théorie, ça aurait dû prendre 40 minutes. En pratique environ 2 heures. Cet immense écart est dû aux bouchons monstre dans cette partie de la capitale. On se retrouve à zig-zager entre les voitures, bus et piétons, couper par un marché. C’est sport comme entrée en matière! Si c’est une bonne mise en jambe aux méthodes de conduite dans le pays, on apprend que c’était pire ce 1er décembre puisque c’est ce jour-là que le président tient un discours devant des Mexicains venus de toutes les régions: des centaines de milliers de gens bardés de drapeaux cherchant à retrouver leurs milliers de petits minibus pour rentrer chez eux, le tout en début de soirée, dans le secteur de l’aéroport.

Trop vieux pour des auberges de jeunesse

Les derniers rayons du soleil plus que tombés, on s’installe dans l’auberge de jeunesse. On y restera finalement que deux nuits pour plusieurs raisons: la chambre est minuscule mais surtout elle à côté de l’accueil où les maîtres des lieux aiment papoter avec les clients à tout moment du jour et de la nuit et ouvrent la porte principale après chaque coup de sonnette. Pas hyper reposant. Le quartier est en revanche très chouette; Roma/Condesa est rempli de bars, de restaurants et l’ambiance nous paraît assez détendue! Plusieurs supers parcs s’y trouvent aussi dont un qui semble être le point de rencontre des promeneurs de chiens.

Pierre du Soleil dans le musée d’Anthropologie de Mexico City
Pierre du Soleil
(appelée à tort « calendrier Aztèque »)

Vendredi on reprend Arion et Melvin pour se rendre au centre historique où nous dormirons quelques nuits. Pendant cette semaine à Mexico City on prend le temps de découvrir plusieurs parties de cette capitale qui compte environ 21 millions d’habitants. On se fait aux distances en utilisant à plusieurs reprises le métro, rendons visite à un collège Debian de Didier (hola Gunnar!) dans le quartier très chou de Coyohacán, à la Vierge de Guadeloupe qui est célébrée en grande pompe dans sa Basilique au nord de la ville le 12 décembre tout en n’oubliant pas de s’alimenter (autant dans les restos que dans la rue) et de s’hydrater (on a testé le Pulqué, une boisson issue d’un cactus, qui ressemble à de la morve. Avec du jus de goyave ça passe).

On prend aussi une journée guidée pour aller au sublime site archéologique de Teotihuacan. La plongée dans la mésoamérique est directe et malgré les règles COVID absconses empêchant l’ascension de ces temples, on en prend plein les mirettes!

Mercredi, soit une semaine après être arrivés au Mexique, on quitte la capitale à vélo pour Puebla. Il nous faut trois jours pour y arriver en passant un peu par le Nord pour éviter les montagnes. La première nuit se fait à proximité des pyramides, dans un curieux camping tenu par un homme, sa mère aux fourneaux et son fils à l’animation. Le chauffe-eau solaire a été volé (= douche froide), notre tentative de leur demander de manger végétarien s’avère « instructive » (ils sont tous démunis) mais on parvient à échanger un peu autour de nos projets respectifs! Drôle d’expérience, mais on débute!

La suite est faite de l’apprivoisement du GPS au jeu de données OpenStreetMap: les données concernant la surface de la route n’étant pas forcément toujours à jour, on se retrouve dans quelques chemins de traverse, courts mais difficiles, poussiéreux et pleins de trous. On arrive finalement à la cité de Nanacamilpa, le jour avant leur fête du village, dans un hôtel construit comme une prison où on est les seuls clients, à 2’800m d’altitude: la montée n’est pas difficile, mais l’altitude surprend nos poumons et nos globules rouges!

Le lendemain, on arrive à Puebla, capitale de l’état du même nom, après un détour par Cholula et sa pyramide, la plus grande du monde et le plus volumineux monument construit par l’homme. Bon, n’étant pas défrichée, et nous en retard on passera devant quasiment sans la voir.

Dans un prochain épisode, la ville de Puebla, moins de vélo, encore plus de hauteur, et du bus!

Totaux (au Mexique)
  • 212 km
  • 955m de dénivelé positif cumulé
  • 0 hôtes Warmshowers (même si un contact aurait débouché)
  • 0 crevaisons

Bilan de la traversée de la côte ouest américaine

Panorama quelque part sur la West Coast

Alors que cette première tranche d’aventure a évidemment été marquée par le nombre de kilomètres parcourus pour traverser la côte Ouest du Nord au Sud, elle a forcément suscité quelques réflexions et a été l’occasion pour nous de tirer quelques enseignements dont voici un petit résumé:

Environnement

S’il l’on savait que partir de Seattle fin septembre coïncidait avec le début de l’automne, on ne savait pas que là-bas l’automne serait déjà bien avancé que nous devrions fuir la pluie et le froid pendant un bon mois. Le vent a heureusement tourné début novembre lorsque nous étions en Californie. Ouf!

La côte Ouest n’est pas plate! Ça paraît bête dit comme ça, mais on pensait vraiment pas que notre parcours serait autant vallonné. Point positif: on s’est fait les muscles pour la suite.

À retenir

  • Rouler du Nord vers le Sud était un bon choix: l’inverse semble être largement connu comme une idée pour le moins téméraire.
  • Partir fin septembre de Seattle était un peu tard: on tend vers la fin de saison cycliste: les Warmshowers sont fatigués (mais contents!), certains parcs commencent à fermer et la météo peut être décourageante.
  • La côte Ouest est vallonnée. Ça la rend magnifique, mais parfois rude pour le moral.

Logements et budget

Pour commencer, il est important d’indiquer que presque tous les terrains en bord de route et qui n’ont pas de constructions sont privés; une multitude de panneaux le clame partout. Nous n’avons donc jamais tenté de nous installer de peur de nous faire déloger en pleine nuit. Bonne nouvelle, il y a des solutions!

Nous avons plusieurs fois eu recours au State Park, qui comptent pléthore d’avantages: ils sont nombreux, peu chers (entre 10 et 20 dollars par nuit pour deux) et offrent pas mal de choses (table, zone pour un feu, rangements pour la nourriture, toilettes et douches souvent chaudes). Certains campings privés (KOA en particulier) leur font aussi une saine concurrence: laverie, cuisine collective en extérieur, piscine, avec parfois des places en « Hiker/Biker », mais c’est plus rare.

Tiny house vers Portland

Une autre belle découverte fut celle de la communauté Warmshowers. L’objectif de base est d’offrir une douche chaude aux voyageurs mais généralement les hôtes proposent un coin de jardin pour y déployer sa tente, la possibilité de dormir sur un canapé, voire même dans une chambre avec parfois même une salle de bain rien que pour les cyclistes. À cela s’ajoute de temps en temps le plaisir de partager un repas avec l’hôte, souvent concocté par ce dernier. C’est une super solution pour dormir gratuitement et rencontrer des locaux, qui sont toujours ouverts, généreux, voyageurs, idéalistes, bref, supers!

Quand cela ne marchait pas ou que nous voulions un peu de tranquillité, nous avons eu recours aux hôtels et motels. Si c’était une bonne option, c’était clairement la plus chère, même si nous étions en basse saison (jamais mois de 65 dollars). Le rapport qualité/prix s’est avéré très variable: autant des fois le personnel est très sympa, curieux et flexible pour nos vélos, dans un hébergement moderne et propre avec micro-ondes et frigo; d’autre fois c’est tout juste poli, la douche est un goutte-à-goutte et la propreté générale douteuse. Mais ça a toujours été « bien » pour une nuit ou deux. Les auberges de jeunesse (hostels) sont aussi une bonne option; elles ont généralement une buanderie et une cuisine commune; le personnel est avenant, sympathique et prêt à donner des conseils. Bémol pour nous (qui devenons apparemment plus exigeants avec l’âge): les lieux sont souvent assez bruyants et les parties communes pas toujours hyper propres.

Finalement, la nourriture (saine) n’est pas donnée. On a presque toujours eu recours à un pique-nique à midi et du gruau le matin lorsque nous dormions sous tente; mais les quelques restos sont vites chers et la gestion du pourboire reste un casse-tête incompréhensible.

À retenir

  • Les hôtes Warmshowers sont une ressource extraordinaire de générosité et d’ouverture. Vu que c’est un service qu’ils offrent gratuitement et qui peut être facilement refusé; lorsque ça marche pour les deux parties, c’est vraiment un plaisir!
  • Les State Parks (au nord de Los Angeles) ont très souvent des zones « Hiker/Biker » pas chères, et les infrastructures sont super. À défaut, vérifier les dispos dans les campings privés.
  • Hôtels et Motels sont parfois un passage obligé, mais pas économique et à la qualité variable.
  • Didier & Margaux deviennent trop vieux pour les auberges de jeunesse, mais celles-ci restent de super options si on est conscient de ce qu’on obtient!

Itinéraire et route

Nous avons suivi presque entièrement le tracé « Pacific Coast » créé par l’Adventure Cycling Association. Il se présente sous la forme de 6 cartes papier, qui couvrent chacune environ 300 miles. Chaque carte indique s’il y a des magasins, postes, hôtels, campings, bike shops, attractions touristiques ou rien. C’est super pratique pour planifier ses arrêts et permet de bien moins utiliser son téléphone et sa batterie: la navigation sur le moment est entièrement analogique!

Pas toujours très large

Le tracé propose parfois des chemins que pour les vélos mais souvent il faut pédaler sur une route avec d’autres engins de locomotion. Les automobilistes sont nombreux mais généralement respectueux. Les dépassements les plus proches ont été le fait de conducteurs de RV qui semblent oublier qu’ils conduisent un énorme et très large camping-car. À noter aussi, quelques imbéciles au volant de pickups qui arrosent de « rolling coal » les cyclistes qu’ils dépassent. Certains coups de klaxon sont clairement des encouragements, d’autres moins; on a pris le parti de toujours remercier les klaxonneurs! On reste surpris que certains conducteurs d’engins à la consommation exubérante ne parviennent pas à patienter 30 secondes derrière un cycliste chargé à la montée et préfèrent le klaxonner ou le dépasser dangereusement.

À retenir

  • Les cartes de l’Adventure Cycling Association sont vraiment un bon investissement, qui permet de faire beaucoup sans devoir passer par Internet.
  • Quelques passages sur des Freeways, quelques sections avec beaucoup de trafic, mais globalement, un super itinéraire.
  • Les autres usagers de la route sont globalement attentifs et respectueux, mais on ne se souvient que des quelques exceptions imbéciles. Pas de contact, mais quelques passages frôlés!

Los Angeles – Imperial Beach

Cette tranche de vélo marque la fin de notre première étape de voyage. Avant de sortir les violons et les mouchoirs pour se remettre de nos émotions, il faut quand même vous raconter nos quelques jours à LA et les quelques centaines de kilomètres parcourus pour se retrouver au plus proche de la frontière avec le Mexique.

On a donc pris trois jours pour visiter la Cité des Anges. Lundi matin, nous sommes allés à la rencontre des stars, enfin surtout leurs noms inscrits sur le Hollywood Walk of Fame. C’était impressionnant de voir le nombre d’étoiles dispersées le long du chemin, des deux côté de la route. Certaines étaient relativement bien placées (à l’entrée du métro par exemple), d’autres moins (loin des lieux touristiques et en face de magasins douteux). Évitant le micro-trottoir de l’humoriste Jimmy Kimmel qui tient un talk-show tous les soirs dans le coin, on a pris quelques transports publics pour se retrouver à Burbank où se trouve le QG de WB pour y faire une visite des différentes facettes de la production d’un film chez Warner Bros. On a déambulé dans les différents quartiers prêtés pour y tourner des scènes, admirés les faux et vrais arbres ainsi que les costumes de personnages de super héros et joué avec le système de doublage de voix.

Mardi, la matinée a été consacrée à la planification des prochains jours, c’est-à-dire calculer le nombre de kilomètres à faire chaque jour pour arriver à San Diego et trouver des logements. L’après-midi, on a fait une heure de bus pour se retrouver au bas du Griffith Park, trois fois plus grand que le Grand Central Park de New York (comme aiment à se la péter les Californiens). C’est vrai que c’était grand mais aussi joli et vallonné. Comme notre dernière chaleureuse Warmshower Kasey nous l’avait recommandé, on a grimpé jusqu’à l’observatoire Griffith pour y apprécier la vue et le coucher du soleil imminent. Départ ensuite pour Glendale, une autre bourgade du comté de LA, pour y pratiquer une activité aimée par vos deux cyclistes: du patin à roulettes! Cela a commencé par une heure de cours collectif, puis du temps libre pour se perfectionner sur de la musique. Malgré ses talents innés, Didier a appris quelques trucs et astuces supplémentaires. Margaux aussi, avec presque autant de classe.

Un Noël blanc
Noël au sud

Mercredi, on embrasse les nouvelles courbatures et marchons dans Beverly Hills. On se balade d’abord dans les quartiers pleins de grosses maisons sans trottoirs puis dans les rues des magasins hors de notre budget. On apprécie bien le contraste entre météo estivale et décorations de Noël.

Jeudi, il est temps de se remettre en selle. Vu qu’entre LA et San Diego, il n’y a pas de lieu de camp pour hiker-biker, on décide de faire les 155 miles qui nous séparent des deux villes en trois plutôt que quatre jours. On fait donc 85 km ce premier jour avec pas mal de vent de face. Heureusement que c’est Thanksgiving et que la route est presque entièrement à nous! Vendredi, on frôle les 90 km mais sommes moins fatigués que la veille grâce aux rafales de vent quasi inexistantes. On est accueillis chez Steve à Carlsbad; cet enseignant, à la retraite depuis quatre ans, nous offre des restes de la fête familiale et deux trois heures de discussions sur la situation des SDF, la naissance de Los Angeles et les diverses intrigues politiques pour avoir assez d’eau.

Le lendemain, on part presque en même temps pour chacun faire du vélo. Notre élan est stoppé rapidement pour des questions logistiques: on tente d’échanger un matelas acheté il y a 1 semaines à Santa Barbara. Malheureusement la pièce que nous recherchons n’est plus disponible malgré ce qu’indiquent certaines chaînes du magasin REI. On devra donc se contenter de notre matelas bien isolé mais sacrément étroit. Quelques heures plus tard, on arrive à San Diego! Nos warmshowers ont un peu de retard, on est donc obligés de boire une bière artisanale en les attendant dans un bar appelé le Rouleur. Une coïncidence qu’on apprécie encore plus sachant que ça fait deux mois qu’on est partis de Seattle!

Nos Warmshowers, Mélissa et son copain (aucune idée de son prénom) sont très réservés, une première pour nous. On tente de faire la conversation, demander quels sont leurs plans pour la soirée et le lendemain, etc avec assez peu de succès. Une bonne excuse pour prendre la fuite le soir et aller manger dans un restaurant néo-zélandais du quartier. En rentrant, les graines qu’on a semé quelques heures plus tôt ont pris. Ils proposent de faire un bout de route avec nous en direction de la frontière le lendemain. Heureux de cette socialisation, on file au lit. Enfin lit pour Margaux et matelas de sol pour Didier à quatre heures du matin, las d’être autant coincé sur ce lit pour enfant pas très large.

Dimanche, notre première demi-heure de vélo se fait à quatre. Arrivés en bas de la pente de San Diego, Mélissa et X nous lâchent en nous indiquant comment se rendre jusqu’à la frontière. Plus que la frontière, c’est surtout le mur qu’on veut aller voir. On y arrive à midi. C’est un endroit très curieux. Deux murs séparent les deux territoires. Ils vont même jusque dans l’océan. D’un côté, une réserve naturelle très calme, de l’autre un quartier vivant et agité, avec des jeux de balles et des plagistes. Le tout est évidemment surveillé par des centaines de caméras et quelques humains. À un moment, on voit une personne qui grimpe un mur avec un ballon mais puisqu’il revient du côté mexicain aucune intervention de la police américaine des frontières (à la réputation sulfureuse) ne semble nécessaire.

Le retour à San Diego se fait via Coronado et 8 minutes en ferry pour rejoindre la terre ferme. Le soir, on mange avec Mélissa et son copain et les remercions déjà pour leur hospitalité puisqu’on les quittera le lendemain. C’est que nous allons encore passer deux nuits dans une auberge de jeunesse avant le grand départ pour le Mexique. Lundi, débarrassés de nos affaires et vélos, on se promène dans la ville et rencontrons Chris, un warmshower qui ne peut pas nous héberger mais insiste pour nous aider. Il nous apporte deux grands cartons pour nos vélos et propose de nous véhiculer jusqu’au CBX mercredi matin. Il s’agit d’une passerelle qui permet aux voyageurs de relier les États-Unis à l’aéroport de Tijuana, côté Mexicain. De là, on peut rejoindre pleins d’endroits au Mexique pour bien moins cher que depuis les USA. C’est comme cela qu’on va rejoindre Mexico City en vol direct « interne ». Le jour d’avant est dédié à la préparation: Didier passe des heures à bricoler les vélos pour qu’ils passent dans les cartons offerts par Chris, tandis que Margaux s’affaire à d’autres activités palpitantes (mails, tri de photos, écriture de cet article, etc).

C’est ainsi que se terminent nos presque trois mois aux États-Unis, où nous avons parcouru 2’700 km pour relier Seattle à San Diego en soixante jours. La prochaine aventure se déroulera au Mexique où nous tenterons de pédaler un peu moins et visiter le pays un peu plus.

Cambria – Los Angeles

Les guibolles ont encore bien travaillé cette semaine!

Après avoir soufflé une journée à Cambria chez Aimée, nous partons mardi pour Grover Beach. Ça c’est la version rapide. La plus longue est que nous avons renvoyé nos anciennes vestes de pluie et quelques bricoles en Suisse le matin. Un allégement de centaines de grammes qui nous donne des ailes : on arrive à notre destination initiale en début d’après-midi. Encore frais, on décide de rouler 24 km supplémentaires avec comme principe que « c’est tout ça de moins à faire le lendemain ».

Ça tombe bien parce que nous avons deux bonnes montées prévues pour mercredi avec peu d’accès à la civilisation. On les franchit finalement assez rapidement et décidons de faire un détour par la Purísima Mission pour un peu de tourisme. Il s’agit d’une mission fondée à la fin du XVIIIe siècle par les Franciscains sur la terre des Indiens de la région, les Chumash. Ces derniers sont intégrés de force au lieu qui tient 25 ans avant d’être détruit par un tremblement de terre. La mission est reconstruite plus loin mais est abandonnée par la suite pour différentes raisons. L’endroit renaît de ses cendres dans les années 1930 via le Civilian Conservation Corps, un programme adopté par le Congrès pour offrir un boulot aux millions d’hommes touchés par la Grande Dépression. Grâce à eux, l’endroit est reconstruit et devient un State Park.

La lune rouge, éclipsée par l’ombre de la Terre

Jeudi, on commence la journée par une montée de certes deux heures mais bien moins pénible qu’imaginée. On arrive tôt à notre lieu de camping qui nous offre une vue imprenable sur l’océan et le ciel. On mettra même un réveil pour se lever à 1h du matin pour regarder une éclipse de lune (la plus longue depuis des siècles!) et rester bouche bée devant cette merveille de la nature. On est un peu moins heureux de constater en se levant à l’aube qu’une des sacoches à nourriture, laissée dehors mais fermée, à été vandalisée par des ratons-laveurs. Les sucres candy de Grand-Mère, la soupe en poudre et le mélange de fruits secs ont été très appréciés par ces vandales à lunettes!

La tournée des State Parks continue avec celui basé dans la ville de Carpinteria. On y arrive à la tombée de la nuit parce qu’on a un peu traîné à Santa Barbara pour y admirer les bâtiments construits ou restaurés en respectant le style « mission » et passer encore une fois dans notre magasin d’extérieur préféré: REI. On y achète par exemple un nouveau matelas histoire de remplacer celui qu’on se passe chaque soir depuis que la valve a lâché.

Le week-end, les clichés sur la Californie (les plages, les palmiers, les gens qui font du beach volley en maillots de bain, etc) se confirment. Samedi, après pas mal de route assez plate, on dort à Malibu, dans le dernier camping pas trop cher avant Los Angeles. Le lendemain on affronte le vent sec de face, avec des pics à 30km/h, et le sable pour arriver dans le Comté de LA, qui compte plus de 10 millions d’habitants. Petite heure surréaliste dans le « Malibu village » où, en désespoir de café, on se retrouve au milieu d’une cinquantaine de voitures de luxe et de centaines de fans mieux sapés les uns que les autres, à tenter de passer avec nos vélos et sacoches. « Just another sunday in Malibu ».

Il nous faut 1h30 pour passer de la plage de Santa Monica, à notre logement dans West Hollywood. C’est d’ailleurs sur cette plage qu’on fait une super rencontre. Alors qu’on se fait nos sandwichs sur un banc en plein soleil, une femme s’approche de nous. Elle a aussi fait un tour en vélo aux USA et a bénéficié de la communauté Warmshowers. Elle veut absolument payer sa dette à l’univers; puisqu’on a déjà un logement, elle propose de manger au resto ensemble. On accepte avec plaisir sans réaliser qu’elle va venir nous chercher en voiture avec son copain et nous payer la bouffe. Super soirée et chouettes conversations!

On passe encore trois jours à LA avant de reprendre la route pour San Diego. On vous racontera ça dans quelques jours.

SanFran – Cambria

Quelle semaine de pédalage! Le redémarrage après quelques jours de repos à San Francisco a pris du temps: vite une lessive avec des relances de 4 minutes pour sécher nos habits en les abîmant le moins possible, passage éclair chez Icebreaker pour que l’anti-vol du nouveau t-shirt de Margaux soit enlevé… bref on quitte la ville à midi. En moins de 30 minutes de vélo, on se retrouve nez à nez avec le Pacifique et ses premiers admirateurs: les surfeurs (qu’on croisera plusieurs fois cette semaine). 40 km et quelques grosses rafales de vent plus tard, nous arrivons à El Granada et son motel refait, plutôt bien. On profite de l’abri pour bricoler un peu les vélos, pester contre les programmes TV qui passent des pubs toutes les 7 minutes mais surtout écouter le vent qui souffle fort sans nous impacter.

Le lendemain, on enfourche Melvin et Arion sans savoir exactement où l’on va dormir. Pourtant, on sait qu’il faut avoir ses options bien alignées avant le départ! On repousse finalement l’option du camping pour faire 21 km de plus qu’imaginés (ce n’est que 15h, on peut encore avancer) et se retrouver à Davenport et son seul hôtel, mais au dessus d’un bon restaurant.

Passer de l’océan Pacifique à un océan de choux de Bruxelles en quelques kilomètres


Mercredi, ça « ride sérieusement ». On traverse rapidement Santa Cruz, dont le nom figure sur un logo bien connu des skaters, en prenant quand même le temps de regarder leurs cousins les surfeurs amassés en petits tas autour des meilleurs spots. Une vingtaine de kilomètres plus loin, ce n’est plus l’océan qui est à portée de vue mais des terres arables. Elles sont remplies de choux de Bruxelles, l’un des pires cauchemars de Margaux enfant. En chemin, on rencontre aussi un couple de jeunes soixantenaires qui est tout désolé que nous ayons loupé de 2 minutes un café qui vient de fermer. L’homme nous file du coup le sien et un morceau d’apple pie. Ça nous remplit de bonheur et nous fait filer vers la prochaine destination: un Best Western à Marina. L’occasion d’utiliser un bon offert par d’anciens collègues de Margaux. Dans cette immense chambre, on revoit nos plans pour la suite.

Un banc, et un champ
Un banc, et un champ

Si à la base, l’idée était de rejoindre directement un State Park dans les forêts du grand « Big Sur », la région sauvage au sud de Monterrey Bay, on réalise que ça fera beaucoup. D’autant qu’on hésitait à se lancer dans le détour scénique du « 17-mile drive ». Réalisant que parfois on roule sans s’arrêter assez, on décide de viser le « Veteran’s Park » au centre de Monterrey. Après encore un passage par un REI, qui prend toujours plus de temps qu’imaginé, le duo se sépare pour un temps: Didier fait le détour tout seul et sans bagages pendant que Margaux garde les affaires et profite du coucher de soleil sur la baie de Monterrey.

Le lendemain on vise le « Pfeiffer Big Sur State Park », le paradis des voyageurs à vélo: douches chaudes, eau potable courante (mais il faut l’économiser), un camp Hiker/Biker à 8$/personne assez plat parmis les redwoods, mais en plus il fait sec soir et matin! On y rencontre Sam, un américain de l’Est en stage à Monterrey qui s’offre une escapade à vélo d’une nuit. Il s’offre aussi un fagot de bûches pour un petit feu de camp qu’il nous invite à partager, également avec Connor, déjà croisé à Monterrey. Connor est irlandais et, parti de Vancouver (Canada), rejoint San Diego et Imperial Beach; la frontière quoi. Chouette soirée au bord du feu où l’on discute aussi de la chaude journée et des deux grosses montées à faire récompensées par des vues splendides!

Le jour suivant est aussi marqué par des vues de la côte à couper le souffle; des plages encaissées aux vertes vallées, les contrastes, les couleurs, des odeurs d’eucalyptus et de pin. C’est vraiment quelque chose!

Pas peu fiers d’arriver au Plaskett Creek Campground malgré une crevaison de Melvin en route. Mais… pas d’eau potable! Heureusement que le Camp Host vend des gallons de flotte qu’on utilisera pour la tambouille du soir, le gruau et les gourdes du lendemain. On termine aussi notre or bleu embarqué le jour d’avant par peur d’en manquer dans cette zone « sauvage et sans trop de civilisation ». Notre irlandais Connor est aussi là. Malgré un réveil à 6h20, il arrive quand même à partir avant nous. Cette course qu’on se fixe nous-même nous permet de décoller en tout juste moins d’une heure trente. Une avancée vite ruinée puisque peu après notre départ, Arion crève son pneu avant pour la première fois par solidarité avec Melvin; on est ravis.

Un hébergement trop cozy trop chou

Dimanche, on arrive finalement à Cambria, chez Aimée, notre hôte Warmshowers pour deux nuits. Folle histoire: elle gère une ancienne auberge de jeunesse, orientée pour les cyclistes, devenue hébergements AirBnB. Mais vu qu’elle trouve que se loger en AirBnB ça fait cher pour les cyclistes, elle en accueille via Warmshowers si elle a de la place. Du coup on passe deux soirées à parler de tours cyclistes, de course à pied, en sirotant du rouge et du bourbon, en profitant de son pain maison, de son incroyable pizza au pesto, et de ses deux chats trop chous. Bref, encore une super expérience Warmshowers!

Totaux
  • 1998 km
  • 17700m de dénivelé positif cumulé
  • 8 hôtes Warmshowers
  • 1 crevaison sur Arion
  • 5 crevaisons sur Melvin

Valley Ford – San Francisco

Mission accomplie! Après une dernière nuit sous tente dans un State Park humide mardi, nous arrivons mercredi après-midi à SF. Qui dit arriver à San Francisco par le Nord, dit aussi franchir le fameux Golden Gate Bridge. Une infrastructure impressionnante qu’on admire longuement depuis une énième petite colline avant d’attaquer la traversée du pont qui fait plus de deux kilomètres et de rejoindre la 4ème plus grande ville de Californie. On cavale tellement bien que Margaux perd une de ces baskets attachée (pas assez bien apparemment) sur une sacoche.

Les jours qui suivent sont dédiés au repos, à la visite de la ville et à un peu de shopping (récupération de la veste de pluie de Didier et de nos capuchons, achats de nouvelles baskets pour Margaux, etc). Un jour de beau, on profite d’embarquer sur un bateau pour rejoindre l’île d’Alcatraz, qui a servi de fort militaire, puis de prison ultrasécurisée, puis de lieu de revendications pour des militants amérindiens. C’est maintenant une attraction touristique bien rodée: super audio-guide avec des témoignages d’anciens détenus et gardiens qui racontent leur tranches de vie dans cette prison. On a aussi apprécié l’exposition surprenamment critique sur le système pénitencier américain.

Des bateaux à rails

Grand moment aussi dimanche où on a bien pris le temps de se balader dans l’immense « Golden Gate Park » et de tomber sur un endroit dédié au roller. On a bien dû passer une heure à regarder les gens tourner en ovale, danser sur la musique et juste profiter d’être là. Pire bien!

Juste du soleil, de la musique, du roller. Que du plaisir!
Rotation manuelle de la voiture en bout de ligne

On a aussi évidemment pris les célèbres « Cable cars » de San Francisco. Un système mécanique curieux et bruyant, mais qui allait bien d’où on était à où on voulait aller. Sans vraiment y réfléchir, on a peut-être réussi le combo le plus « San Francisco » possible dimanche soir: boire un Irish Coffee au Buena Vista, manger indien, assister à un show de Drag Queens puis prendre le dernier Cable Car pour retourner à l’auberge de jeunesse. Super soirée!

Didier, une Queen, et Margaux

Lundi, malgré la pluie annoncée pour l’après-midi, on décide de repartir direction Los Angeles. Ce n’est pas certain qu’on prenne les deux semaines pour la rejoindre mais on fera au moins un bout le long du Pacifique. Après ce sera sûrement direction le Mexique!

Miranda – Valley Ford

Dans le dernier article, on annonçait qu’on dormirait lundi soir à Redcrest, avant l’Avenue des Géants. En fait, on a changé d’avis; on est trop gourmands! En se levant lundi matin à Fortuna, le temps nous paraît favorable, on enfourche nos biclous tout motivés et requinqués après 3 nuits dans ce petit cottage bien trop cher mais finalement bien confortable. La joie fut de courte durée; après 500 mètres, la pluie se met à tomber, bien assez pour nous forcer à enfiler vestes de pluie et courage matinal. À ce moment-là, on se dit que les 35km jusqu’au cabanon suffiront largement pour la journée! Une petite pause à l’abri d’un vendeur de cailloux suffit à laisser passer l’averse. Le peu de réseau disponible nous permet de confirmer (en croisant les doigts tout de même) que la suite de la journée sera favorable; on décide donc de pousser jusqu’à Miranda, charmante minuscule bourgade, au sortir de cette Avenue des Géants.

Des géants, et nous.

Ces géants, parlons-en! Il s’agit donc du parc national de Redwood, qui abrite plus de 30’000 hectares de forêt primaire, majoritairement composée de séquoias à feuilles d’if. Ces arbres peuvent dépasser les 100 mètres de haut et les 6 à 8 mètres de diamètre au pied. Certains sont millénaires, nous rendant tout petits et modestes. On est heureux d’avoir eu la chance de traverser cette région!

Le paradoxe: notre expérience de la Californie est humide et pluvieuse; alors que les locaux n’ont pas eu une goutte depuis mars 2021.

Mais la météo continue de jouer avec nos nerfs, et le petit « Garden resort » qu’on a trouvé pour la nuit est bien trop cher pour y rester deux nuits, on fait donc 25 minutes de vélo mardi pour aller trouver un Motel défraîchi pour bien moins cher, en espérant qu’il pleuve! (C’est un peu l’espoir: si on décide de s’abriter, autant qu’il pleuve tout ce qu’il peut pendant qu’on est dedans).

Miranda: deux restaurants, une école, un marché de 4 stands

Autant dire qu’après 2 jours à Eureka, 3 à Fortuna, (une journée de vélo tout de même), et une journée à Philippsville, on s’impatiente un peu de pouvoir repartir pour de bon! La fenêtre météo s’ouvre finalement mercredi comme prévu et on rejoint le State Park de Leggett où on savait qu’il fallait dormir pour attaquer la grosse montée du lendemain frais et dispos. Déception quand même; quand il pleut peu, il manque d’eau; quand il manque d’eau, pas de douches! Ce sera donc une petite « toilette du chat ».

Ce soir là, après la « douche », on rencontre une autre paire de cyclistes, Philipp et David, soixantenaires en vadrouille de quelques jours. Un discret norvégien et un bavard américain, dont on apprendra au fil de la conversation qu’il est également hôte Warmshowers, à Berkley à côté de San Francisco-ville qu’on vise depuis le début de notre voyage. On passe une bonne partie de la soirée à absorber ses conseils et propositions d’itinéraires pour les prochains jours (et semaines), sans avoir le temps de tout mémoriser. On comprend également qu’on va suivre un itinéraire similaire et donc se re-croiser presque toute la semaine, dans une sorte d’émulation positive; en d’autres termes, ils nous mettent la pression! Jeudi, après 68 km et 1100m de dénivelé, on se retrouve dans un nouveau State Park, à Cleone, retrouvant ainsi la côte Pacifique.

On retrouve le Pacifique, enfin !

Vendredi matin, arrêt déjeuner et réparation cycliste (porte-gourde et gourde à remplacer) à Fort Bragg, puis on enchaîne vers Manchester et son KOA où pour 20$ nous attendent une piscine, un jacuzzi, un coin cuisine abrité, une laverie et même une projection de film. Que des perspectives réjouissantes mais avec le bavard Philipp dans les environs, on rate le jacuzzi et le film, pour batoiller avec cet ancien employé d’une banque d’investissement qui a pris sa retraite à 40 ans.

Samedi, c’est l’occasion pour Margaux de tester sa nouvelle veste de pluie conseillée par plusieurs hôtes warmshowers. Une fine pluie nous accompagne toute la matinée. Confiants que le soleil va apparaître, on roule jusqu’à Fort Ross (gagnant donc la course contre Philipp et David qui jettent l’éponge à Gualala). On dort dans notre camping le plus décevant jusqu’ici; douches certes chaudes mais en plein air, toilettes mobiles, zéro lavabo pour faire la vaisselle et personnel peu avenant.

Autant dire qu’on ne s’éternise pas le lendemain. On dépasse Bodega Bay, rendu célèbre par « Les Oiseaux » de Hitchcock, et décidons de prendre l’hôtel le moins cher de la région, qui se trouve dans la charmante bourgade de Valley Ford pour y passer deux nuits. On annonce de la pluie lundi.

Plutôt que de terminer sur cette note grise, on tient à dire qu’il a fait beau dimanche après-midi. Les vues spectaculaires sur l’Océan Pacifique enfin baignées de lumière nous font chantonner en roulant, et nous arrêter admirer les surfeurs californiens! On aura fait nos 355km et 2800m de dénivelé cumulé en une semaine; on commence à prendre l’habitude et, bien que contents de se poser une journée, on n’est finalement pas trop crevés, tant mieux!

La suite, c’est encore 2 jours de vélo pour arriver à San Francisco en traversant le Golden Gate bridge. À l’heure où on écrit ces lignes, point encore d’hôte Warmshowers en vue, mais on ne désespère pas! On est aussi en pleine réflexions sur la suite de l’itinéraire; prendre le train pour LA? Continuer à vélo? Viser le parc national de Joshua Tree, apparemment magnifique et à la bonne saison? Raccourcir pour rejoindre le Mexique par la California Baja? Voler vers le centre du Mexique, au départ de SF ou de LA? Didier doit être sorti des États-Unis avant le 10 décembre, dans 4-5 semaines, ça restreint gentiment les options possibles! On en saura certainement plus dans quelques jours!

Totaux: 1490 km, 12700m de dénivelé positif cumulé, 3 crevaisons, 7 hôtes Warmshowers.

Brookings – Redcrest

Hourra, le cap du millième kilomètre a bel et bien été franchi en début de semaine, le compteur a en revanche peu avancé depuis.

Lever de lune sur Klamath

Lundi, nous avons donc quitté Karen et Jim et leurs animaux le cœur gros pour se rendre à Klamath, où vivent environ 800 personnes. Vu qu’aucune goutte d’eau n’est prévue, nous dormons dans un camping. La nuit est froide et humide (il faudra des chaussettes et pantalon mérinos, un pull manche longue, une polaire et finalement une doudoune pour que Margaux s’endorme dans son sac de couchage). Mardi, on vise Trinidad, à environ 60 km. Il faut y être avant 15h et la pluie. Le départ est matinal et les pauses peu nombreuses mais la mission est remplie! Une nuit et deux-trois coupures d’électricité pour cause de rafales de vent plus tard,on renfourche Arion et Melvin le lendemain pour Arcata. Cette petite cité universitaire est assez choue mais on n’y reste finalement pas puisque la sorte d’auberge de jeunesse évoquée sur notre carte est fermée. On pédale encore quelques miles jusqu’à Eureka. Une suite de plusieurs orages est annoncée de jeudi jusqu’au début de la semaine prochaine nous forçant à rester deux nuits. Il n’y a pas grand chose à faire à part aller voir un marché ouvert à 1h à pied de notre motel et un « musée » mis sur pied par une ancienne prof dans les années soixante sur les premiers habitants du territoire, la tribu des Wiyots.

Murale à Eureka

Analyser les différentes sources d’informations qui parlent de la météo

C’est ce qu’on fait depuis le début de notre voyage, commencé il y presque un mois. L’exercice est chronophage mais surtout frustrant: il semblerait qu’il pleuve finalement toujours moins que ce que l’on croit comprendre. Or c’est la météo qui dicte le nombre de kilomètres (et aussi les possibilités de logements) que l’ont fait quotidiennement. Sauf qu’on veut avancer. On se lance donc vendredi pour Fortuna, environ deux heures de vélo. Deux heures horribles s’il pleut et vente et pas si pire si cela n’arrive pas. Le ciel est clément, on arrive donc à l’heure, prêts à s’isoler pour le week-end. Un gros orage est prévu avec de sérieuses alertes pour inondations, chic!

On est finalement peu impactés, même si ce n’est pas le cas dans d’autres régions de la Californie. Contents de s’être reposés mais impatients de se remettre en selle, on décolle ce matin pour Redcrest. On dormira dans un cabanon, situé à l’entrée de « l’Avenue des Géants« , pour une nuit ou deux, en fonction des averses. Le soleil devrait pointer le bout de son nez mercredi, on croise les doigts!