Panorama quelque part sur la West Coast

Bilan de la traversée de la côte ouest américaine

Panorama quelque part sur la West Coast

Alors que cette première tranche d’aventure a évidemment été marquée par le nombre de kilomètres parcourus pour traverser la côte Ouest du Nord au Sud, elle a forcément suscité quelques réflexions et a été l’occasion pour nous de tirer quelques enseignements dont voici un petit résumé:

Environnement

S’il l’on savait que partir de Seattle fin septembre coïncidait avec le début de l’automne, on ne savait pas que là-bas l’automne serait déjà bien avancé que nous devrions fuir la pluie et le froid pendant un bon mois. Le vent a heureusement tourné début novembre lorsque nous étions en Californie. Ouf!

La côte Ouest n’est pas plate! Ça paraît bête dit comme ça, mais on pensait vraiment pas que notre parcours serait autant vallonné. Point positif: on s’est fait les muscles pour la suite.

À retenir

  • Rouler du Nord vers le Sud était un bon choix: l’inverse semble être largement connu comme une idée pour le moins téméraire.
  • Partir fin septembre de Seattle était un peu tard: on tend vers la fin de saison cycliste: les Warmshowers sont fatigués (mais contents!), certains parcs commencent à fermer et la météo peut être décourageante.
  • La côte Ouest est vallonnée. Ça la rend magnifique, mais parfois rude pour le moral.

Logements et budget

Pour commencer, il est important d’indiquer que presque tous les terrains en bord de route et qui n’ont pas de constructions sont privés; une multitude de panneaux le clame partout. Nous n’avons donc jamais tenté de nous installer de peur de nous faire déloger en pleine nuit. Bonne nouvelle, il y a des solutions!

Nous avons plusieurs fois eu recours au State Park, qui comptent pléthore d’avantages: ils sont nombreux, peu chers (entre 10 et 20 dollars par nuit pour deux) et offrent pas mal de choses (table, zone pour un feu, rangements pour la nourriture, toilettes et douches souvent chaudes). Certains campings privés (KOA en particulier) leur font aussi une saine concurrence: laverie, cuisine collective en extérieur, piscine, avec parfois des places en « Hiker/Biker », mais c’est plus rare.

Tiny house vers Portland

Une autre belle découverte fut celle de la communauté Warmshowers. L’objectif de base est d’offrir une douche chaude aux voyageurs mais généralement les hôtes proposent un coin de jardin pour y déployer sa tente, la possibilité de dormir sur un canapé, voire même dans une chambre avec parfois même une salle de bain rien que pour les cyclistes. À cela s’ajoute de temps en temps le plaisir de partager un repas avec l’hôte, souvent concocté par ce dernier. C’est une super solution pour dormir gratuitement et rencontrer des locaux, qui sont toujours ouverts, généreux, voyageurs, idéalistes, bref, supers!

Quand cela ne marchait pas ou que nous voulions un peu de tranquillité, nous avons eu recours aux hôtels et motels. Si c’était une bonne option, c’était clairement la plus chère, même si nous étions en basse saison (jamais mois de 65 dollars). Le rapport qualité/prix s’est avéré très variable: autant des fois le personnel est très sympa, curieux et flexible pour nos vélos, dans un hébergement moderne et propre avec micro-ondes et frigo; d’autre fois c’est tout juste poli, la douche est un goutte-à-goutte et la propreté générale douteuse. Mais ça a toujours été « bien » pour une nuit ou deux. Les auberges de jeunesse (hostels) sont aussi une bonne option; elles ont généralement une buanderie et une cuisine commune; le personnel est avenant, sympathique et prêt à donner des conseils. Bémol pour nous (qui devenons apparemment plus exigeants avec l’âge): les lieux sont souvent assez bruyants et les parties communes pas toujours hyper propres.

Finalement, la nourriture (saine) n’est pas donnée. On a presque toujours eu recours à un pique-nique à midi et du gruau le matin lorsque nous dormions sous tente; mais les quelques restos sont vites chers et la gestion du pourboire reste un casse-tête incompréhensible.

À retenir

  • Les hôtes Warmshowers sont une ressource extraordinaire de générosité et d’ouverture. Vu que c’est un service qu’ils offrent gratuitement et qui peut être facilement refusé; lorsque ça marche pour les deux parties, c’est vraiment un plaisir!
  • Les State Parks (au nord de Los Angeles) ont très souvent des zones « Hiker/Biker » pas chères, et les infrastructures sont super. À défaut, vérifier les dispos dans les campings privés.
  • Hôtels et Motels sont parfois un passage obligé, mais pas économique et à la qualité variable.
  • Didier & Margaux deviennent trop vieux pour les auberges de jeunesse, mais celles-ci restent de super options si on est conscient de ce qu’on obtient!

Itinéraire et route

Nous avons suivi presque entièrement le tracé « Pacific Coast » créé par l’Adventure Cycling Association. Il se présente sous la forme de 6 cartes papier, qui couvrent chacune environ 300 miles. Chaque carte indique s’il y a des magasins, postes, hôtels, campings, bike shops, attractions touristiques ou rien. C’est super pratique pour planifier ses arrêts et permet de bien moins utiliser son téléphone et sa batterie: la navigation sur le moment est entièrement analogique!

Pas toujours très large

Le tracé propose parfois des chemins que pour les vélos mais souvent il faut pédaler sur une route avec d’autres engins de locomotion. Les automobilistes sont nombreux mais généralement respectueux. Les dépassements les plus proches ont été le fait de conducteurs de RV qui semblent oublier qu’ils conduisent un énorme et très large camping-car. À noter aussi, quelques imbéciles au volant de pickups qui arrosent de « rolling coal » les cyclistes qu’ils dépassent. Certains coups de klaxon sont clairement des encouragements, d’autres moins; on a pris le parti de toujours remercier les klaxonneurs! On reste surpris que certains conducteurs d’engins à la consommation exubérante ne parviennent pas à patienter 30 secondes derrière un cycliste chargé à la montée et préfèrent le klaxonner ou le dépasser dangereusement.

À retenir

  • Les cartes de l’Adventure Cycling Association sont vraiment un bon investissement, qui permet de faire beaucoup sans devoir passer par Internet.
  • Quelques passages sur des Freeways, quelques sections avec beaucoup de trafic, mais globalement, un super itinéraire.
  • Les autres usagers de la route sont globalement attentifs et respectueux, mais on ne se souvient que des quelques exceptions imbéciles. Pas de contact, mais quelques passages frôlés!