Manizales – Medellín – Jardín

Malgré les doutes sur la pertinence de rejoindre Medellín à vélo (vu la quantité de montées surtout), nous avons finalement décidé de se lancer; on fait tout de même un voyage à vélo! Au total, ce sont 3940 mètres de dénivelé en 195 km que nous avons parcourus en quatre jours de vélo avec une journée de repos.

La première journée est relativement facile: il y a bien plus de descente que de montée; et la descente nous fait passer par de sublimes paysages où le café, les bananes et les autres cultures andines sont reines; c’est magnifique! On doit par contre composer avec la pluie qui tombe en abondance en milieu d’après-midi. Un tunnel routier nous sert d’abri pendant une trentaine de minutes. Alors on patiente en écoutant nos podcasts et en échangeant des sourires avec des motards qui attendent, eux aussi, une vague éclaircie pour repartir. Pas pressés mais avec néanmoins une envie d’avancer, on décide de se lancer en pantalon et veste de pluie. À quelques kilomètres de là se trouve le seul hôtel du coin, passablement prisé des camionneurs. La chambre est spartiate mais elle fait l’affaire pour la nuit. On repart d’El Rodeo assez tôt le lendemain pour rejoindre La Pintada, où l’on sait qu’il va faire chaud. La route est inintéressante et vallonnée mais surtout jalonnée par de nombreux travaux. Il semblerait qu’une autoroute soit en construction. Pour une fois, le vélo est un avantage puisque les deux-roues peuvent allègrement de pas suivre les panneaux stop et gagner ainsi du temps de trajet par rapport aux automobilistes. Bien sûr, il faut faire gaffe de temps en temps et savoir ne pas batailler avec un gros camion qui vient d’en face mais dans l’ensemble la stratégie est bonne. Par contre, entre les travaux et la pluie, nous et nos vélos finissons sales comme jamais!

Deux pieds sales
Sales comme jamais!

L’impression qu’il fera bon chaud à La Pintada se confirme dès notre arrivée. L’inconfort ne s’améliore pas avec notre chambre au troisième étage, coincée entre la route principale et l’hôtel d’à côté qui joue de la musique à coin jusqu’à minuit. Mais on fait aller en se baladant dans le bled. Le 6 mars, c’est LA grosse journée: près de 1’500 mètres de dénivelé pour 25 km. Malgré deux petites descentes, le reste du temps on monte, entre averses et petite pluie fine. On arrive plus en forme qu’imaginé à Santa Barbará. On se prend une journée de repos dans un AirBnB où nous sommes les seuls. La vue plongeante sur la vallée (d’où on vient) est changeante, mais toujours magnifique! Le 8, départ pour ce qui devrait être notre dernière « vraie » journée de vélo. Cette fois, ce ne sont que 1’200 mètres de dénivelé qu’il faut faire mais ils paraissent bien rude pour Margaux. La quantité de pâtes ingérées la veille par Didier semble par contre lui donner des ailes. Il s’envole jusqu’à Medellín et notre hostel, le Black Sheep (une adresse que l’on recommande).

On y reste trois nuits et profitons de visiter le centre-ville et son histoire avec un guide et seize autres touristes. Mais aussi un bled à 1h30 de bus de là appelé Santa Fe de Antioquia. C’est là que les Espagnols ont tenté de s’installer mais la chaleur a eu raison d’eux et ils s’en sont allés pour fonder officiellement Medellín en 1616. Santa Fe est un charmant village colonial avec de magnifiques vues et des maisons colorées. À cinq kilomètres se trouve l’attraction du coin: un centenaire pont suspendu en bois qui permet d’aller à Sucré (autre joli hameau). Malheureusement, notre jour de visite coïncide avec le démantèlement de nids d’abeilles africaines et donc la fermeture du pont. L’aller-retour en tuk-tuk était tout de même bien marrant et on récupère un touriste qui pensait devoir tout remonter à pied.

Jardín

LE village à voir de la région apparemment. Et si on finit par adorer, il faut le mériter! Pour atteindre l’endroit, il faut officiellement faire 2h40 de bus (4h en pratique) en se tapant les routes de campagne, pas toujours goudronnées. Elles sont très mauvaises et on rebondit plusieurs fois depuis notre siège à l’arrière du véhicule. Vu qu’on arrive à la fin du voyage et que Jardín propose plein d’activités, on y va à fond. Samedi matin, c’est rappel sous l’eau ou plus communément appelé canyoning. C’est une super expérience et on regrette même d’avoir pris le petit itinéraire de deux cascades plutôt que celui de cinq. Séchés, on part pour une petite balade l’après-midi. Le lendemain, on tente la randonnée à cheval. Un peu sceptiques au début, on finit par vraiment apprécier. Il n’y a que nous et nos engins tout-terrain, ainsi qu’un guide qui trotte à pied à côté de nous et qui nous montre les beautés de la région. Il est aussi accompagnés de deux jeunes chiens particulièrement heureux d’être mêlés à l’aventure. Après presque deux heures comme ça, on arrive vers une cascade impressionnante. On laisse les chevaux pour s’en approcher. Il faut passer par un tunnel naturel (à l’intérieur d’un arbre) pour être sous la cascade et apprécier la vue et la fraîcheur depuis-là. C’est magnifique. On redescend et mangeons le repas dans une feuille de bananier. Puis c’est le drame…
Le guide avait détaché nos chevaux juste avant de manger. Par manque de bol, la jument s’est barrée et a franchi plusieurs barrières qui n’ont pas été fermées. Le guide la cherche pendant une demi-heure et remonte bredouille. Un autre type à cheval part aussi à sa recherche et revient avec Turquesa trente minutes plus tard. Ouf, plus de peur que de mal. Il est temps de revenir au camp de base. On termine en beauté avec des petits moments de trots qu’on tente de gérer du mieux possible.

Notre dernière journée à Jardín se termine en beauté avec un vol en parapente au matin d’une magnifique journée avant de reprendre le bus pour Medellín. On va y passer encore quelques jours avant de se diriger pour Carthagène, en bus cette fois!

Pas dégueu’ la vue depuis les hauteurs de Jardín
Totaux (en Colombie)
  • 829 km à vélo
  • 11’395 m de dénivelé positif cumulé
  • Crevaisons: 3 pour Didier et 0 pour Margaux!

Total depuis le début: 4’879 km à vélo