SanFran – Cambria

Quelle semaine de pédalage! Le redémarrage après quelques jours de repos à San Francisco a pris du temps: vite une lessive avec des relances de 4 minutes pour sécher nos habits en les abîmant le moins possible, passage éclair chez Icebreaker pour que l’anti-vol du nouveau t-shirt de Margaux soit enlevé… bref on quitte la ville à midi. En moins de 30 minutes de vélo, on se retrouve nez à nez avec le Pacifique et ses premiers admirateurs: les surfeurs (qu’on croisera plusieurs fois cette semaine). 40 km et quelques grosses rafales de vent plus tard, nous arrivons à El Granada et son motel refait, plutôt bien. On profite de l’abri pour bricoler un peu les vélos, pester contre les programmes TV qui passent des pubs toutes les 7 minutes mais surtout écouter le vent qui souffle fort sans nous impacter.

Le lendemain, on enfourche Melvin et Arion sans savoir exactement où l’on va dormir. Pourtant, on sait qu’il faut avoir ses options bien alignées avant le départ! On repousse finalement l’option du camping pour faire 21 km de plus qu’imaginés (ce n’est que 15h, on peut encore avancer) et se retrouver à Davenport et son seul hôtel, mais au dessus d’un bon restaurant.

Passer de l’océan Pacifique à un océan de choux de Bruxelles en quelques kilomètres


Mercredi, ça « ride sérieusement ». On traverse rapidement Santa Cruz, dont le nom figure sur un logo bien connu des skaters, en prenant quand même le temps de regarder leurs cousins les surfeurs amassés en petits tas autour des meilleurs spots. Une vingtaine de kilomètres plus loin, ce n’est plus l’océan qui est à portée de vue mais des terres arables. Elles sont remplies de choux de Bruxelles, l’un des pires cauchemars de Margaux enfant. En chemin, on rencontre aussi un couple de jeunes soixantenaires qui est tout désolé que nous ayons loupé de 2 minutes un café qui vient de fermer. L’homme nous file du coup le sien et un morceau d’apple pie. Ça nous remplit de bonheur et nous fait filer vers la prochaine destination: un Best Western à Marina. L’occasion d’utiliser un bon offert par d’anciens collègues de Margaux. Dans cette immense chambre, on revoit nos plans pour la suite.

Un banc, et un champ
Un banc, et un champ

Si à la base, l’idée était de rejoindre directement un State Park dans les forêts du grand « Big Sur », la région sauvage au sud de Monterrey Bay, on réalise que ça fera beaucoup. D’autant qu’on hésitait à se lancer dans le détour scénique du « 17-mile drive ». Réalisant que parfois on roule sans s’arrêter assez, on décide de viser le « Veteran’s Park » au centre de Monterrey. Après encore un passage par un REI, qui prend toujours plus de temps qu’imaginé, le duo se sépare pour un temps: Didier fait le détour tout seul et sans bagages pendant que Margaux garde les affaires et profite du coucher de soleil sur la baie de Monterrey.

Le lendemain on vise le « Pfeiffer Big Sur State Park », le paradis des voyageurs à vélo: douches chaudes, eau potable courante (mais il faut l’économiser), un camp Hiker/Biker à 8$/personne assez plat parmis les redwoods, mais en plus il fait sec soir et matin! On y rencontre Sam, un américain de l’Est en stage à Monterrey qui s’offre une escapade à vélo d’une nuit. Il s’offre aussi un fagot de bûches pour un petit feu de camp qu’il nous invite à partager, également avec Connor, déjà croisé à Monterrey. Connor est irlandais et, parti de Vancouver (Canada), rejoint San Diego et Imperial Beach; la frontière quoi. Chouette soirée au bord du feu où l’on discute aussi de la chaude journée et des deux grosses montées à faire récompensées par des vues splendides!

Le jour suivant est aussi marqué par des vues de la côte à couper le souffle; des plages encaissées aux vertes vallées, les contrastes, les couleurs, des odeurs d’eucalyptus et de pin. C’est vraiment quelque chose!

Pas peu fiers d’arriver au Plaskett Creek Campground malgré une crevaison de Melvin en route. Mais… pas d’eau potable! Heureusement que le Camp Host vend des gallons de flotte qu’on utilisera pour la tambouille du soir, le gruau et les gourdes du lendemain. On termine aussi notre or bleu embarqué le jour d’avant par peur d’en manquer dans cette zone « sauvage et sans trop de civilisation ». Notre irlandais Connor est aussi là. Malgré un réveil à 6h20, il arrive quand même à partir avant nous. Cette course qu’on se fixe nous-même nous permet de décoller en tout juste moins d’une heure trente. Une avancée vite ruinée puisque peu après notre départ, Arion crève son pneu avant pour la première fois par solidarité avec Melvin; on est ravis.

Un hébergement trop cozy trop chou

Dimanche, on arrive finalement à Cambria, chez Aimée, notre hôte Warmshowers pour deux nuits. Folle histoire: elle gère une ancienne auberge de jeunesse, orientée pour les cyclistes, devenue hébergements AirBnB. Mais vu qu’elle trouve que se loger en AirBnB ça fait cher pour les cyclistes, elle en accueille via Warmshowers si elle a de la place. Du coup on passe deux soirées à parler de tours cyclistes, de course à pied, en sirotant du rouge et du bourbon, en profitant de son pain maison, de son incroyable pizza au pesto, et de ses deux chats trop chous. Bref, encore une super expérience Warmshowers!

Totaux
  • 1998 km
  • 17700m de dénivelé positif cumulé
  • 8 hôtes Warmshowers
  • 1 crevaison sur Arion
  • 5 crevaisons sur Melvin