Mexique: le bilan

Paysage mexicain dans les plateaux

Si on est pas encore complètement partis du Mexique à cause d’un certain virus nous bloquant à Cancún, nous pouvons néanmoins dresser un petit bilan de notre mois et demi dans le pays, pour de futurs cyclistes.

Environnement

Cycliste au lever de soleil
Lever de soleil brumeux

Les mois de décembre et janvier sont bien pour voyager: le Mexique est alors au plus vivable de son climat. Dans les plateaux du centre (Puebla par exemple) il fait frais le matin et potable l’après-midi; alors que dans la péninsule du Yucatan (Escárcega) il fait chaud le matin, et étouffant l’après-midi (la vague de chaleur n’ayant pas aidé dans notre cas); facilement 30 degrés dès 11 heures. Ça nous a pris quelques jours pour trouver le rythme et nous adapter au climat (au point que ça sonne évident maintenant): pour pédaler quelques heures avant de se retrouver sous le cagnard, on a décidé de se lever vers 5h afin de partir avant le lever du soleil; on essayait d’avoir fait nos 60 km environ par jour avant midi. Après c’était trop dur.

Au niveau des régions, les avis divergent. Didier a préféré la variété des États du Tlaxcala, Puebla et des plateaux du centre (malgré le trafic intense) au longues routes toutes droites du Campeche et du Yucatán: jungle à droite, jungle à gauche, tout plat. Le peu de dénivelé a plutôt été apprécié par Margaux, sans grande surprise.

À retenir

  • Si plus de 25° sont annoncés au meilleur de la journée; commencer à pédaler (bien) avant que le soleil ne se lève pour rouler au frais.
  • Attention à la déshydratation et aux insolations: une casquette ou un chapeau sous le casque ne sont pas de trop, de même que plusieurs applications de crème solaire! Et on a regretté ne pas avoir de chemise manche longues ultra-légère pour se protéger du soleil: il n’y a que rarement de l’ombre.
  • Écouter des podcasts ou de la musique est utile pour passer le temps quand il y a peu de trafic et que la route est inintéressante: plusieurs applications (Spotify entre autres) permettent d’en prévoir un stock hors-ligne à l’avance, pour ne pas devoir être connectés en permanence.

Logements et budget

Hall d'un hôtel de Puebla
Certains hôtels sont charmants

Vu la taille du pays et le chaud ambiant, nous n’avons dormi sous tente qu’une fois. Le fait de trouver des chambres qui coûtaient entre douze et trente-cinq francs par nuit (soit deux fois moins qu’aux États-Unis) a bien sûr fait pencher la balance. Avec ces chambres, nous avions de l’eau (parfois chaude mais jamais potable) et au moins un ventilateur; des fois de la climatisation ou du WiFi.

Comme à notre habitude, nous faisons attention au budget mais sans tout compter à l’avance (on vit comme des étudiants en voyage en gros). Nous avons souvent mangé à l’extérieur mais jamais dans des restaurants chics. Après des semaines de viande à toutes les sauces à tous les moments, nous avons recommencé à manger nos sandwichs à midi (pour des raisons alimentaires et budgétaires). Nous avons peu fait à manger sur notre réchaud et avons cuisiné quand c’était possible (surtout lorsque nous étions bloqués à Cancún).

Nous avons encore une fois pu compter sur le réseau Warmshowers. S’il y a clairement moins d’hôtes qu’aux USA, nous avons été accueillis trois fois au Mexique. Chaque rencontre était exceptionnelle.

Vu la richesse culturelle du pays, nous sommes allés voir quatre sites archéologiques. Les prix avaient plus que doublé depuis 2017 (la date de notre guide du Routard). Ils en valaient néanmoins souvent la peine.

À retenir

  • Dormir dans un hôtel/hostal est souvent très accessible, même si le confort peut être « déroutant ». Mais ça s’est avéré toujours préférable au camping sauvage (pour nous).
  • Attention au Motels qui sont souvent des lieux de passe (location à l’heure, parking discrets); mais on n’a pas tenté.
  • Sans surprise, tout coûte moins cher au Mexique (qu’aux États-Unis, ou en Suisse): attention néanmoins aux attractions touristiques qui pèsent lourd dans le porte-monnaie.

Itinéraire et route

Margaux dans la montée vers le Pic d Orizaba
Dans une montée!

Contrairement à nos mois de route aux États-Unis, là, tout était à décider: c’est autant chouette que très difficile et prenant. Nous avons par exemple profité de retrouver des amis à Orizaba avant Noël pour décider d’un itinéraire dans cette direction. On a essayé d’éviter au maximum les grosses montées mais il y en a eu. L’avantage est que nous étions un peu plus dans les montagnes et donc qu’il faisait frais. Pour la suite du voyage, c’était l’opposé puisque nous avons traversé la péninsule du Yucatán: plate et très chaude. Au vu de l’état des routes, nous avons visé celles qui étaient relativement fréquentées et donc en plus ou moins bon état. Mais à la sortie de Mexico City, le trafic était intense de gros camions bien polluants a mis nos poumons à l’épreuve, au point de porter nos masques en roulant.

Un point très positif par contre: les autres usagers de la route sont dans l’ensemble vraiment très respectueux! Chaque jour de vélo nous a apporté son lot d’encouragements, salutations, sourires, signes et autres; de la part de piétons, marchands, conducteurs de bus, camions ou voitures. Aucun dépassement dangereux ou de signe quelconque d’irritation: un beau contraste avec le pays voisin du Nord!

Une spécificité mexicaine fondamentale à mentionner: le « tope », sorte de gendarme couché. Parfois long, parfois court, mais toujours pénible: y’en a aux entrées des villages, souvent dedans; parfois dans les angles morts des descentes, bref, jamais au bon endroit, et tellement abrupts qu’il faut les passer à la vitesse du pas.

À retenir

  • Privilégier les grands axes: le revêtement est meilleur (y’en a, quoi) et le trafic n’est pas un souci (pour autant qu’on soit à l’aise).
  • Attention aux topes; plus rudes qu’ils en ont l’air!
  • Apprécier les encouragements!
  • Ne pas hésiter à pédaler avec un masque si l’on partage la route avec des gros camions polluants.