Le passage des États-Unis vers le Mexique a été épique. Après des heures de bricolage pour faire rentrer Melvin et Arion dans leurs cartons (plus courts que ceux de Genève-Aéroport; béni soit Swissport), on a mis le réveil à 5h15 pour une journée de voyage. Elle a bien commencé avec l’arrivée de notre super Warmshower Chris qui nous a déposé à la passerelle CBX, avec du café. Les galères ont démarré après. Pour arriver jusque dans l’aéroport de Tijuana, il faut emprunter un long tunnel de plusieurs centaines de mètres ponctué par quelques arrêts de sécurité. Un chariot a roulette est capital vu qu’on se déplace avec des cartons, lourds (et sans roulettes). Le précieux a été trouvé au fond d’un parking après 35 minutes de recherche effrénée. Au dernier arrêt avant d’entrer dans l’aéroport mexicain, un employé nous propose son aide. On accepte après avoir refusé deux fois. On a eu raison: une fois la porte franchie côté Tijuana, on se retrouve dans une fourmilière humaine. L’aéroport est plein comme un œuf, des queues dans tous les sens, des gens et des avions en retard, ça ne parle qu’espagnol fort, et on n’est pas très en avance non plus (en cause, la recherche de chariot). Les deux cartons de vélo sur un diable, l’employé d’aéroport se fraie un chemin et nous rappelle de le coller pour ne pas le perdre. On dépasse plein de monde et nous retrouvons finalement à la dépose des objets volumineux. Il nous amène ensuite vers la sécurité mexicaine. On est gêné mais heureux du résultat, le vol est censé partir dans 45 minutes. On lui file un pourboire vu qu’il le demande (rien n’avait été convenu avant mais on décide de ne pas négocier, il nous a bien aidé!).
La sécurité passée et nos 4 yogourts neufs embarqués par les agents, on apprend que notre vol a deux heures de retard. On attend en mangeant un burrito quelconque et embarquons. Quelques heures plus tard, nous arrivons à Mexico City. Après 1h30 de remontage de vélos (c’est quand même bien plus facile dans ce sens-là!), nous sommes prêts à partir. Vu la complexité des différents transports publics, on décide finalement de rouler jusqu’à notre auberge de jeunesse. En théorie, ça aurait dû prendre 40 minutes. En pratique environ 2 heures. Cet immense écart est dû aux bouchons monstre dans cette partie de la capitale. On se retrouve à zig-zager entre les voitures, bus et piétons, couper par un marché. C’est sport comme entrée en matière! Si c’est une bonne mise en jambe aux méthodes de conduite dans le pays, on apprend que c’était pire ce 1er décembre puisque c’est ce jour-là que le président tient un discours devant des Mexicains venus de toutes les régions: des centaines de milliers de gens bardés de drapeaux cherchant à retrouver leurs milliers de petits minibus pour rentrer chez eux, le tout en début de soirée, dans le secteur de l’aéroport.
Trop vieux pour des auberges de jeunesse
Les derniers rayons du soleil plus que tombés, on s’installe dans l’auberge de jeunesse. On y restera finalement que deux nuits pour plusieurs raisons: la chambre est minuscule mais surtout elle à côté de l’accueil où les maîtres des lieux aiment papoter avec les clients à tout moment du jour et de la nuit et ouvrent la porte principale après chaque coup de sonnette. Pas hyper reposant. Le quartier est en revanche très chouette; Roma/Condesa est rempli de bars, de restaurants et l’ambiance nous paraît assez détendue! Plusieurs supers parcs s’y trouvent aussi dont un qui semble être le point de rencontre des promeneurs de chiens.
Vendredi on reprend Arion et Melvin pour se rendre au centre historique où nous dormirons quelques nuits. Pendant cette semaine à Mexico City on prend le temps de découvrir plusieurs parties de cette capitale qui compte environ 21 millions d’habitants. On se fait aux distances en utilisant à plusieurs reprises le métro, rendons visite à un collège Debian de Didier (hola Gunnar!) dans le quartier très chou de Coyohacán, à la Vierge de Guadeloupe qui est célébrée en grande pompe dans sa Basilique au nord de la ville le 12 décembre tout en n’oubliant pas de s’alimenter (autant dans les restos que dans la rue) et de s’hydrater (on a testé le Pulqué, une boisson issue d’un cactus, qui ressemble à de la morve. Avec du jus de goyave ça passe).
On prend aussi une journée guidée pour aller au sublime site archéologique de Teotihuacan. La plongée dans la mésoamérique est directe et malgré les règles COVID absconses empêchant l’ascension de ces temples, on en prend plein les mirettes!
Mercredi, soit une semaine après être arrivés au Mexique, on quitte la capitale à vélo pour Puebla. Il nous faut trois jours pour y arriver en passant un peu par le Nord pour éviter les montagnes. La première nuit se fait à proximité des pyramides, dans un curieux camping tenu par un homme, sa mère aux fourneaux et son fils à l’animation. Le chauffe-eau solaire a été volé (= douche froide), notre tentative de leur demander de manger végétarien s’avère « instructive » (ils sont tous démunis) mais on parvient à échanger un peu autour de nos projets respectifs! Drôle d’expérience, mais on débute!
La suite est faite de l’apprivoisement du GPS au jeu de données OpenStreetMap: les données concernant la surface de la route n’étant pas forcément toujours à jour, on se retrouve dans quelques chemins de traverse, courts mais difficiles, poussiéreux et pleins de trous. On arrive finalement à la cité de Nanacamilpa, le jour avant leur fête du village, dans un hôtel construit comme une prison où on est les seuls clients, à 2’800m d’altitude: la montée n’est pas difficile, mais l’altitude surprend nos poumons et nos globules rouges!
Le lendemain, on arrive à Puebla, capitale de l’état du même nom, après un détour par Cholula et sa pyramide, la plus grande du monde et le plus volumineux monument construit par l’homme. Bon, n’étant pas défrichée, et nous en retard on passera devant quasiment sans la voir.
Dans un prochain épisode, la ville de Puebla, moins de vélo, encore plus de hauteur, et du bus!
Totaux (au Mexique)
- 212 km
- 955m de dénivelé positif cumulé
- 0 hôtes Warmshowers (même si un contact aurait débouché)
- 0 crevaisons